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Conférence sur la Palestine, suite

 

 

Mais dans quel pays sommes –nous ? Voila quelques explications.

Geographie, demographie, Histoire

Une histoire compliquée, je simplifie à outrance en sélectionant 4 dates :

1917 (Diapo 21 : carte 1917) La société des Nations - l’Organisation des Nations Unies de l’époque - donne un mandat d’administration de la Palestine à la Grande Bretagne, dans le cadre du grand dépeçage de l’empire Ottoman qui régnait depuis des siècles ici. Ce mandat porte entre autres la création d’un « Foyer juif Â».

1922 Création d’un gouvernement de la Transjordanie, ce territoire restant sous mandat britannique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1947/1949  A la suite de la 2nde guerre mondiale et en particulier de la Shoah, l’arrivée de nombreux juifs en Palestine. Tous les pays arabes frontaliers, et les arabes vivant en palestine font le forcing contre ces arrivées. Les juifs font le forcing contre les anglais pour que davantage de juifs viennent s’installer…Finalement, en 1947, les britanniques remettent leur mandat a l’ONU, qui propose un plan de partage de la Palestine. Vous pouvez voir ce plan sur la diapo. Les combats entre les juifs et les arabes continuent de plus belle.

Le 15 juin 1948, proclamation de l’Etat d’Israel. Toujours des combats et, en 1949, cessez-le-feu : (Diapo 23 : carte) [faire commentaire] la frontière entre israel et la Jordanie qui occupe la partie Est de la Palestine est connue comme la ligne verte. 700000 réfugiés

1956, attentats, guerres et autres combats,

1967 : Les pays frontaliers massent leurs armées pour envahir Israël, qui prend les devant et anéantit les forces aériennes des arabes par surprise : dès lors, la maitrise du ciel dans une guerre moderne fait que cette guerre, connue comme la guerre des 6 jours, se termine par une victoire totale d’Israel. (Diapo 24 : carte) [Faire commentaire]

1973 la guerre du Kippour

1979 traité de paix avec l’Egypte, en 1994 avec la Jordanie

1978 / 1982 : 2 Guerres au Liban

Pendant toute cette période, attentats, attentats suicide, représailles, cessez le feu rompus…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1993, 1995 :  processus d’Oslo

2000, 2001 échecs des négociations diverses, divers plans…

 

2002/2003 … Décision et début de construction de la barrière antiterroriste, qui devait être placée le long de la ligne verte,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2004, désengagement de la bande de Gaza

 

2008 Guerre de gaza

2012 Opération plomb durci à gaza…

Je reviens au fameux mur…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’arrête là, je ne suis pas historien, mais observateur humanitaire en Palestine Israël, équipe de Jérusalem.

 

 

Je vais décrire pour terminer et avant la discussion une seule situation qui me parait très significative parmi beaucoup d’autres, celle des destructions de maison.

on estime qu’à Jérusalem, il y a 22000 habitations construites sans permis de construire. Pourquoi ?

Pour garder un équilibre d’environ 70 israéliens pour 30 palestiniens sur la surface de la municipalité de Jérusalem – c’est la politique suivie par israel, et je rappelle que depuis 1967, toute cette ville est sous contrôle israélien - tout est bon. Entre autres de ne pas accorder de permis de construire.

Résultat, il faut bien se loger, et on construit illégalement. Et on peut à tout moment être amené à voir sa maison détruite sur ordre de justice.

(En 2010, la population de Jérusalem est de 788000 habitants, dont 504000 israéliens (64%) et 284000 palestiniens (36%). Mais la proportion sur la seule partie annexée est de 39% d’israéliens pour 61% de palestiniens. Un tel déséquilibre de population semble insupportable aux israéliens qui font tout pour le redresser)

Ainsi, environ 35% de la surface de Jérusalem-est - qui est l’ancienne Jérusalem sous contrôle jordanien, et habitée par des palestiniens - ont été expropriés et constituent des enclaves de colonies juives :  200 000 colons habitent ainsi en terres conquises en 1967. Environ 2000 d’entre eux habitent même au cÅ“ur des vieux quartiers palestiniens de Jérusalem, après réquisition des habitations par divers moyens sur lesquels je passe trop rapidement…. (Après diverses décisions des autorités, il ne reste plus que 13% de la surface disponible pour les palestiniens.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, il est quasi impossible à un palestinien de construire « légalement Â» : il est extrêmement difficile et coûteux d’obtenir un permis : 94% des permis déposés sont refusés, seule une moyenne de 150 permis de construire est délivrée chaque année. Et donc en conséquence, pour loger une famille qui s’agrandit, beaucoup de palestiniens, construisent ou agrandissent leur maison illégalement. On estime à 22000 le nombre de telles habitations soit autour de 40% des habitations existantes. Logements illégaux, donc susceptibles de démolition ou d’éviction. Mais décision d’illégale, comme tant d’autres, aux yeux des Nations unies.

 

 

(En 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, Israël prend le contrôle de l'ensemble de Jérusalem. La municipalité est largement agrandie (de 5,5 à 71 Km², le maximum de surface pour minimiser la proportion de palestiniens) par annexion de nombreux villages autour de Jérusalem. Cette annexion est jugée illégale par la communauté internationale des Nations unies. La construction de nombreuses colonies israéliennes, elles aussi illégales, est autorisées (15 colonies depuis 1967), tout cela par volonté politique affichée de maintenir une proportion de l’ordre de 30% de palestiniens.

Cette volonté politique de « judaïser Â» Jérusalem est approuvée par le gouvernement en 2010 (« capitale juive unie Â»), décision encore une fois qualifiée d’illégale par les Nations unies.)

 

Pour finir, un exemple de démolition :

HISTOIRE D’UNE FAMILLE A JERUSALEM :

18 mai 2013, 15h30 : Nous recevons un appel : Une nouvelle démolition…(Diapo 40 démolition)

Après leur mariage, Nader et Sahar s’installent dans un studio, au deuxième étage d’un immeuble. Arrivent les enfants, et il faut plus de place : En 1997, ils construisent - évidemment sans permis, voir ci-dessus – une petite maison sur le toit plat dudit immeuble. Depuis plusieurs années (17 ans !), leur avocat avait réussi à repousser la décision ; cette fois ci, non : la famille a reçu l’ordre de démolition avec une date limite à…aujourd’hui, 18 mai. (Diapo 41 démolition). Par crainte d’aller en prison, comme la police l’en a menacé, pour ne pas payer le cout de la démolition (eh, oui, il faut payer cela !), ou par dépit… Nader a pris sa masse et a détruit les murs lui-même…Il en a quand même quelque avantage : la famille utilise une pièce qui n’a pas été détruite… et une sorte de tente montée à coté, sur le toit… (Diapo 42 démolition)

Nous avons alors soutenu cette famille en la mettant en liaison avec les institutions qui peuvent l’aider, mais surtout, nous sommes retournés plusieurs fois rencontrer cette famille pour parler, l’entourer, ce que ne font jamais les grandes associations qui sont présentes le 1er jour, mais que personne ne revoit ensuite… J’ai moi-même passé plusieurs heures à écouter la mère de famille (6 enfants, de 25 à 14 ans). Par chance, elle parlait anglais et elle avait besoin de parler - parler de sa vie, de sa famille, de sa ville - elle est partie étudier aux USA, a exercé le métier de journaliste, et se retrouve maintenant, sans rien…  « Pour moi, cela n’a pas d’importance, mais quel avenir ont mes enfants dans mon pays où je me sens plus étrangère que je ne serais étrangère dans un autre pays ? Â» Ainsi elle songe vraiment à émigrer…à l’étranger, car partir en Palestine revient, avec les lois israéliennes actuelles, à perdre sa carte d’identité jérusalémite, et donc, entre autres, ne plus pouvoir se déplacer librement pour revenir dans sa ville…

« J’accepte les lois israéliennes si elles sont justes. Nous sommes des humains, non ? Je vais lutter, sans violence mais jusqu’au bout ! Â» Lorsque je lui demande comment vont ses enfants, elle répond : Â« c’est difficile pour celui qui passe l’examen de dernière année [au lycée], il n’arrive plus à se concentrer et je crains pour lui Â».  Elle a réuni ses enfants autour d’elle, me dit-elle, et « j’ai dit à mes enfants : ce n’est pas la fin du monde ! Voyez, nous sommes en vie, nous sommes en bonne santé, et nous croyons en Dieu, c’est cela l’essentiel Â». 

 

Que dire de plus ? A plusieurs reprises, on m’a dit « c’est ça, la vie à Jérusalem Â»â€¦quelle vie ?

 

OUI, LA VIE c’est aussi ça :  J’ai été tout à fait interloqué à la vue des dessins réalisés sur les murs de l’école dans un campement bédouin ! Ecole d’ailleurs sous menace récente de démolition…Quelle vitalité, quelle espérance !  et comme dans toutes les écoles, une fête de fin d’année, avec les scénettes réalisées par les enfants…

Nous avons été tout à fait étonnés en arrivant, d’entendre de la musique partout, des fêtes très souvent le soir, et très souvent des feux d’artifice tirés lors de mariage ou des mêmes fêtes… la vie continue !

Et je termine, avec cette diapo en forme de conclusion : la colombe, le rameaux d’olivier, l’air dubitatif d’un des garçons, et la joie pétillante de l’autre. Tout un programme !

 

Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Une organisation israélienne pour les droits de l’homme, dont l’objectif principal est l’assistance aux Palestiniens dont les droits sont violés par la police israélienne.

 

 

 

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